D'innombrables sites Web et applications populaires, qu'il s'agisse de détaillants, de services de voyage ou d'entreprises de médias sociaux, utilisent ce que l'on appelle des "dark patterns", ou des tactiques de conception doucement coercitives qui, selon les critiques, sont utilisées pour manipuler les comportements numériques des gens. Le terme "dark patterns" a été inventé par Harry Brignull, un spécialiste de l'expérience utilisateur et chercheur en interactions homme-machine basé au Royaume-Uni.

Il a utilisé ce terme pour décrire la façon dont les logiciels peuvent subtilement inciter les utilisateurs à faire des choses qu'ils ne voulaient pas faire.

Depuis 2010 environ, il s'efforce de cataloguer ces modèles et les entreprises qui les utilisent.

Comment ces modèles fonctionnent-ils ?

Les dark patterns font référence à une interface utilisateur qui a été conçue pour tromper ou manipuler les utilisateurs afin de les amener à faire des choix qui vont à l'encontre de leur intérêt. Elle est surtout répandue lors de l'achat d'un produit ou d'un service en ligne.

En déployant des "modèles sombres", un consommateur est incité à acheter un produit plus cher, à payer plus que ce qui était initialement prévu, à partager des données ou à faire des choix basés sur des avis faux ou payés.

Exemples de Dark Patterns

Les entreprises de médias sociaux et les entreprises Big Tech comme Apple, Amazon, Skype, Facebook, LinkedIn, Microsoft et Google utilisent des modèles sombres ou trompeurs pour dégrader l'expérience utilisateur à leur avantage.

Pour comprendre le fonctionnement des dark patterns, les exemples suivants vous seront utiles :

  • Amazon a fait l'objet d'une fire dans l'UE pour son processus d'annulation déroutant en plusieurs étapes de l'abonnement Amazon Prime.
  • Après avoir communiqué avec les régulateurs de la consommation, Amazon a rendu cette année son processus d'annulation plus facile pour les clients en ligne dans les pays européens.
  • Les utilisateurs de LinkedIn reçoivent souvent des messages non sollicités et sponsorisés d'influenceurs.
  • La désactivation de cette option est un processus difficile avec plusieurs étapes qui nécessite que les utilisateurs soient familiers avec les contrôles de la plateforme.
  • Alors qu'Instagram, propriété de Meta, pivote vers le contenu vidéo pour concurrencer TikTok, les utilisateurs se sont plaints de se voir suggérer des posts qu'ils ne souhaitaient pas voir et de ne pas pouvoir définir leurs préférences de façon permanente.
  • YouTube, propriété de Google, harcèle les utilisateurs pour qu'ils s'inscrivent à YouTube Premium avec des pop-ups, obscurcissant les finalles secondes d'une vidéo avec des vignettes d'autres vidéos - une façon de perturber ce qui aurait dû être une expérience utilisateur autrement fluide.

Comment cela affecte-t-il les utilisateurs ?

Les Dark patterns mettent en danger l'expérience des internautes et les rendent plus vulnérables à l'exploitation financière et des données par les firms Big Tech.

Les Dark patterns sèment la confusion chez les utilisateurs, introduisent des obstacles en ligne, rendent des tâches simples fastidieuses, incitent les utilisateurs à s'inscrire à des services/produits non souhaités et les obligent à payer plus d'argent ou à partager plus d'informations personnelles que prévu.

Dans un rapport publié récemment aux USA, l'organisme de réglementation national répertorié plus de 30 dark patterns, dont beaucoup sont considérés comme des pratiques courantes sur les plateformes de médias sociaux et les sites de commerce électronique.

Il s'agit notamment de comptes à rebours "sans fondement" pour les offres en ligne, de conditions en petits caractères qui alourdissent les coûts, de boutons d'annulation difficiles à voir ou à cliquer, etc.

Allez de l'avant

Les modèles sombres et trompeurs ne s'arrêtent pas seulement aux ordinateurs portables et aux smartphones.

Le rapport de la FTC a averti qu'à mesure que l'utilisation des plateformes et appareils de réalité augmentée (AR) et de réalité virtuelle (VR) se développe, les schémas sombres suivront probablement aussi les utilisateurs vers ces nouveaux canaux.

Les internautes qui sont capables d'identifier et de reconnaître les dark patterns dans leur vie quotidienne peuvent choisir des plateformes plus conviviales qui respecteront leur droit de choisir et leur vie privée

L'approche de l'Inde

L'Advertising Standards Council of India (ASCI), un organisme d'autorégulation de l'industrie de la publicité en Inde, a récemment déclaré qu'il souhaitait étendre son code afin de répondre aux préoccupations concernant les "modèles sombres" dans la publicité numérique.

L'ASCI a déclaré que près d'un tiers des publicités qu'elle a traitées au cours de l'année fiscale 22, étaient déguisées par des influenceurs en contenu régulier, ce qui fait également partie des modèles sombres de la publicité.

L'ASCI a formé un groupe de travail pour examiner la question.